« Des voix s’élèvent pour célébrer la somptuosité de la Kabylie. Les plumes ne meurent jamais : elles ravivent, elles attisent les âmes qui s’aventurent dans les méandres du savoir. En quête de renouveau, Boussad Ibazizen publie Le pays de mes ancêtres, hymne chantant l’histoire et les origines des Ath Yanni. »
L’ivrEscQ : Vous avez toujours montré le prestige des Ath Yan-ni à quel moment avez-vous ressenti le besoin de rendre un hommage à la terre de vos ancêtres ?
Boussad Ibazizene : Pour com-mencer, j’ai mis beaucoup de temps pour élaborer mon ouvrage. Je me suis intéressé tout d’abord à ma fa-mille. Il faut savoir qu’elle compte beaucoup d’instituteurs. J’écrivais continuellement, sans avoir l’inten-tion de publier. La raison est simple: j’étais animé par l’amour du verbe et l’histoire de mon village. Mais je me suis dit : lorsque mes enfants seront grands, que vais-je leur léguer?
A cet instant, il y a eu une prise de conscience. Il fallait relater ce que j’ai appris sur les Ath Yanni. Des sym-boles comme Arkoun et Mammeri ne nous laissent jamais indifférents.
L’ivrEscQ: Comment avez-vous procédé pour la collecte des informations ?
Boussad Ibazizene: Ma première étape était les témoignages. J’interrogeais des gens, en particulier les vieux des Ath Yanni. C’est une véritable mine d’informa-tions et une source impérissable de sagesse et de bon sens. Vous savez, je ne suis jamais allé voir Mouloud Mammeri. Je n’osais même pas lui demander des informations sur les Ath Yanni. Je ne parlais pas aux per-sonnes plus âgées que moi. C’était surtout par respect et par admiration. Quant à Mohammed Arkoun, je l’ai connu quand il venait chez les Pères blancs de mon village. Connaître des personnes pareilles nous propulse vers l’accomplissement.
L’ivrEscQ: Les Ath Yanni, ce n’est pas seulement des villages perchés sur des collines. C’est aussi une terre généreuse en matière de production littéraire et philosophique…
Boussad Ibazizene : : Je me suis toujours promis de revisiter la mémoire collective de nos ancêtres. Je l’ai fait, avec Contes Kabyles d’autrefois revisités. Cette fois-ci, j’ai voulu donner la parole à cette terre qui me fascine, qui a tant d’histoires à raconter. Je ne suis pas un précurseur. En revanche, je vou-lais apporter ma contribution et faire connaître au monde entier l’aura des Ath Yanni. Arkoun et Mammeri sont connus de tous. Mais il y a également nos instituteurs qui ont sillonné tout le territoire national.
L’ivrEscQ: Quels sont les auteurs qui vous ont «influencé» concernant la documentation ? Avez-vous des projets d’écriture ?
Boussad Ibazizene : Hormis les témoignages, j’ai lu beaucoup de livres parlant de la Kabylie. Je cite à ce propos, Augus-tin Ibazizen Le pont de Bereq‘ Mouch ou le bond de mille ans et Emile Car-rey Récits de Kabylie : campagne de 1857. Tout cela pour étaler d’une part l’histoire des Berbères et d’autre part les caractéristiques des Ath Yanni. J’ai en chantier un livre narrant des drames inattendus. Ce sont des faits divers : on n’est pas à l’abri de la mort. Il y a toujours des évènements tragiques, qui bousculent la desti-née de telle ou telle personne. Par exemple : je raconte l’histoire d’un individu frappé par la foudre.
Il n'ya pas de réponses pour le moment.
Laissez un commentaire