«Le concept de droits de l’homme n’est pas d’origine morale, mais une modalité spécifique du concept moderne de droit subjectif… ces droits de l’homme ont par nature un caractère juridique. »
De Jürgen Habermas in Le Monde de l’éducation (2001)
Jürgen Habermas, philosophe et sociologue allemand né en 1929, est un représentant de la deuxième génération de l’École de Francfort, à la suite de Horkheimer et Adorno, dont il a été assistant dans les années 1950.
Figure majeure de la pensée occidentale de la deuxième moitié du XXe siècle, il est reconnu comme l’un des grands penseurs de l’Europe.
Jürgen Habermas, 91 ans, avait été désigné « Personnalité culturelle de l’année » le 30 avril, « une reconnaissance pour sa longue carrière qui s’étend sur plus d’un demi-siècle ».
Le philosophe allemand connu pour ses prises de position et engagements, refuse le Prix littéraire Cheikh Zayed, du nom du fondateur de la fédération des Emirats Arabes Unis. Il étayera : « Je n’avais pas été informé du lien étroit entre l’institution qui remet le prix à Abou Dhabi et le système politique » des Emirats, fédération de sept principautés héréditaires, a-t-il ajouté. Riche pays du Golfe, les Emirats arabes unis sont régulièrement accusés par les ONG de violations des droits humains, d’hostilité envers la liberté d’expression et d’intolérance à l’égard de toute opposition politique.
Les organisateurs du Prix littéraire Cheikh Zayed, du nom du fondateur de la fédération des Emirats Arabes Unis, ont déclaré lundi regretter le refus du célèbre philosophe allemand Jürgen Habermas d’accepter le titre de « Personnalité culturelle de l’année » et la dotation l’accompagnant, mais la respecte. L’institution dans son communiqué indique « Le prix incarne les valeurs de tolérance, de connaissance et de créativité tout en construisant des ponts entre les cultures, et il continuera à remplir sa mission en ce sens ».
Selon un communiqué envoyé dimanche par sa maison d’édition Suhrkamp à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, le philosophe a affirmé qu’accepter le prix et la dotation d’un million de dirhams (environ 226000 euros) était « une mauvaise décision » et qu’il y « mettait fin ».
(La rédaction)
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