Hier, le 26 octobre à l’Université d’Alger 2, a eu lieu la conférence de l’écrivaine Luisa Ballesteros Rosas sous le thème « L’Histoire de l’Amérique latine à travers les œuvres de ses écrivaines » organisée par l’Ambassade de la Colombie en partenariat avec l’Université d’Alger2. Une communication pointue sur des moments forts des écrits de femmes du 17e siècle -à l’instar de Madame de Sévigné (1626 – 1696), pour les francophones- et autres aux contemporaines. Ce rendez-vous comme disait un des responsables de l’Université : « Un acte culturel fondamental entre l’Algérie et la Colombie au bénéfice des étudiants… ». On dira même au bénéfice des échanges culturels, éducatifs et la circulation des textes.
Dans l’intervention de Luisa Ballesteros Rosas, il y a euun faisceau de convergences avec notre littérature, parfois on pense que certains thèmes homme-femme sont surannés, usés par le temps. Que nenni ! C’est plutôt un bel remake.
Cette fenêtre sur le monde est plus que nécessaire !
Restons un moment sur la littérature colombienne, pendant le confinement du covid 19, beaucoup de lecteurs à travers le monde ont lu ou relu « L’amour au temps du choléra » (1985) ou encore « La peste de Camus » afin de comprendre la pandémie qui ravageait sur son chemin des vies !
En effet, dans ce roman à succès, Gabriel Garcia Marquez offre une belle croisière latino-américaine à bord d’une littérature sentimentale. Une belle idylle entre Fermina Daza et Florentine Ariza, pourtant l’aimée sera pour le médecin Juvenal Urbino. Le temps passe, pourtant l’obsession d’un amoureux éconduit reste.
Cette lucarne sur le monde, nous pousse, nous Algériens, à comparer ce thème de Gabriel Garcia Marquez à celui de Kateb Yacine, dans le roman « Nedjma » où l’amour éperdue pour cette cousine vénérée, femme fatale destructrice, -incarnation de l’Algérie profanée pour laquelle on peut mourir- est sculptée à jamais dans notre littérature universelle.
Pour les épris du cinéma, la plateforme Netflix annonce que la série adaptée du roman « Cent ans de solitude » (Cien años de soledad ) de Gabriel García Márquez progresse à grands pas. La série est produite et supervisée par les deux fils de l’écrivain Rodrigo García et Gonzalo García Barcha.
A rappeler que Rodrigo Garcia est l’auteur de « Les Adieux à Gabo et Mercedes ». Il dépeint la fin de son père atteint de « démence sénile » et les anecdotes touchantes qui gravitent autour du géant de la littérature. « Mon père avait parfaitement conscience de ce qui lui arrivait. Il réclamait de l’aide avec insistance, répétant maintes et maintes fois qu’il était en train de perdre la mémoire. Voir quelqu’un en proie à une angoisse pareille et devoir supporter ses multiples et incessantes répétitions est une épreuve terrible. Il disait : « Je travaille grâce à ma mémoire. Ma mémoire, c’est mon outil et mon matériau. Je ne peux rien faire sans elle. Aidez-moi », puis il le reformulait encore et encore pendant la moitié de l’après-midi. Ces épisodes étaient exténuants. Cela finissait par passer. Il retrouvait un peu de tranquillité et disait parfois : « Je perds la mémoire mais, par chance, j’oublie que je la perds », ou : « Tout le monde me traite comme un petit enfant. Heureusement que j’aime ça ». (p.18)
De même, la mère de Kateb Yacine atteinte de folie, de cette folie maternelle qui hantera toute l’œuvre de Kateb comme une « camisole de silence ». Dans Nedjma, la mère psalmodie pour son fils « la prière des morts », « ne sait plus parler sans se déchirer le visage ».
Le lectorat algérien reste demandeur de la littérature de l’Amérique latine qui brille par des noms comme Jorge Luis Borges, écrivain argentin. Carlos Fuentes, écrivain mexicain. Pablo Neruda, poète chilien ; Octavio Paz (Mexicain), sans oublier
Mario Vargas Llosa, écrivain hispano-péruvien…
En 2010, lors d’un entretien de Mario Vargas Llosa pour le compte du magazine L’ivrEscQ, il déclare : « Pour revenir au Nobel, évidemment, ce couronnement va augmenter le nombre de mes lecteurs à travers le monde, car être lu est ma plus grande consécration. Je suis vraiment heureux de cette exposition à Alger. Je sais que très peu d’Algériens me lisent et connaissent mes travaux, mes essais, mes romans probablement à cause de la mauvaise circulation de textes ou autres. En revanche, j’ai l’espoir que cette exposition va booster l’envie de me lire et de me découvrir par le lectorat algérien et réussir cet échange… ».
N.S.
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