Il y a 60 ans jour pour jour, des centaines d’Algériens, qui manifestaient pacifiquement en bravant le couvre-feu imposé par le préfet de police Maurice Papon, étaient jetés dans la Seine, dans l’abîme d’une sanglante nuit parisienne, dont le souvenir demeure toujours vif et douloureux.
Parmi nos ouvrages choisis, le travail contre l’oubli auquel s’est livré l’auteur Rabah Mahiout «17 octobre 1961 Crime de guerre à Paris » aux éditions ANEP. Un vibrant hommage à la mémoire des hommes et des femmes dont le courage, l’engagement et la détermination restent un exemple pour les générations à venir.
L’incontournable Kateb Yacine, écrivain, poète, romancier, dramaturge, metteur en scène, essayiste et journaliste algérien, originaire des Aurès -région située au Nord-Est de l’Algérie- évoque le 17 octobre 1961 à Paris.
« Dans la gueule du loup »
Peuple français, tu as tout vu
Oui, tout vu de tes propres yeux.
Tu as vu notre sang couler
Tu as vu la police
Assommer les manifestants
Et les jeter dans la Seine.
La Seine rougissante
N’a pas cessé les jours suivants
De vomir à la face
Du peuple de la Commune
Ces corps martyrisés
Qui rappelaient aux Parisiens
Leurs propres révolutions
Leur propre résistance.
Peuple français, tu as tout vu,
Oui, tout vu de tes propres yeux,
Et maintenant vas-tu parler ?
Et maintenant vas-tu te taire ?
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