Le magazine L’ivrEscQ invite des écrivains à autour du Forum «Heure du Livre -1er Novembre, Histoire et Mémoires » pour la 67ème commémoration du 1er novembre, le déclenchement de la Révolution algérienne.
Le Forum «Heure du Livre -1er Novembre, Histoire et Mémoires » modéré par Nadia Sebkhi aux côtés de Leila Hamoutene, auteure de plusieurs ouvrages dont le roman «Le châle de Zeineb» -Prix de l’Escale littéraire 2015-.
Jaoudet Gassouma préfacier et plus pour la réalisation de l’ouvrage «Guerfi Amar dit Hamid : De la guérilla urbaine au maquis de la Wilaya I Parcours d’un Fadayi Gentleman» (Edition Chihab, mars 2021). Amar Guerfi, combattant aux cimes des Aurès s’est éteint deux mois après la parution de son ouvrage.
Alloua Daksi auteur «Daksi A cœur ouvert», ouvrage préfacé par Pr Yahia Guidoum, Abdelaziz Rahabi, présenté par Aziz Derouaz (édition Scolie),
Nadir Bensegueni, Docteur vétérinaire, poète, auteur de « Les fleurs naissent pour faner» (Edition El Fayrouz).
Tous nos intellectuels invités au Forum ont ce dénominateur commun qu’est cette flamme jamais éteinte qui les anime de l’intérieur.
Nous transmettons à nos lecteurs les points forts de cette rencontre prochainement sur notre Site www.livrescq.com et notre Chaine Bibliothèque Universelle.
Avec un extrait poignant de la préface de Joseph Kessel in « La Guerre de l’Algérie, Les fils de la Toussaint » d’Yves Courrière (ouvrage bien documenté et intemporel paru en 1968) –évoquant le 1er Novembre 1954.
« Le jour où a éclaté la révolte algérienne fut, dans le siècle, l’un des plus graves, des plus décisifs pour le destin français. Les attentats sans nombre, les combats sans fin, les tortures et les destructions affreuses, les rébellions civiles et militaires, les tentatives de coup d’Etat, le changement de régime, l’exode d’une population entière, la sécession d’un vaste territoire dont on apprenait depuis cent ans à l’école qu’il était sol de France — tout cela était inscrit dans le soulèvement du 1er novembre 1954.
La date est restée dans les mémoires parce qu’elle était celle de la Toussaint. Mais quoi de plus ?
Que sait-on du cheminement qui mena à l’heure fatidique ? Des conditions matérielles, sociales, morales où l’action a germé ? Des gens enfin par qui elle fut méditée, préparée, accomplie ? Rien, avouons-le. Ou si peu que c’est tout comme.
Or, dans ce premier livre d’Yves Courrière, se dévoile enfin la démarche de la tragédie. Et cette révélation inspire un tel étonnement, une telle stupeur que, d’abord, le lecteur hésite à y ajouter foi. Mais les faits sont là, et les chiffres, et les dates, et les documents, et les témoignages. Et surtout une résonance indéfinissable qui est celle de l’authentique. Alors, il faut bien accepter, croire l’incroyable.
Le mouvement qui a jeté l’Algérie dans une guerre de huit années et lui a donné l’indépendance a été l’œuvre de six hommes — oui, six en tout — dépourvus de troupes, d’armes, d’argent, d’appui extérieur et même du soutien populaire. Quand on découvre la pénurie, la misère des moyens et que l’on pense à l’objet immense de l’entreprise, sa démesure paraît véritablement insensée, démentielle.
Les six pourtant n’étaient pas des fous.
Simplement, il leur était devenu impossible de supporter davantage l’inégalité, l’indignité auxquelles, sur sa propre terre, on obligeait leur peuple (…).
Ils n’étaient ni fous ni même inconscients.
Ils savaient qu’ils auraient à se battre contre la police et l’armée, françaises et contre un million d’Européens résolus à ne rien céder de leur pouvoir, de leurs richesses, de leurs prérogatives et qu’appuyaient toutes les ressources de la métropole. Ils savaient que pour affronter ces forces écrasantes leurs effectifs se réduisaient, dans les villes, à une poignée de fidèles et, ailleurs, à des groupes de partisans et des bandes perdues dans le bled ou la montagne. Ils savaient que leur armement était dérisoire : quelques fusils désuets, quelques vieux revolvers, des bombes d’amateurs.
Mais ils sentaient que, malgré et contre tout, l’insurrection était chose nécessaire et sacrée. Il fallait que jaillissent les étincelles de l’explosion. L’incendie une fois allumé trouverait ensuite, pensaient-ils, de quoi nourrir, enfler sa flamme et ne s’éteindrait plus. A condition de mettre le feu partout, d’un bord à l’autre de l’Algérie, et le même jour.
Le 1er novembre 1954 il en fut ainsi… »
S. Gaya
Il n'ya pas de réponses pour le moment.
Laissez un commentaire