Philippe Jaccottet est un poète, écrivain et traducteur français. Il fait partie du petit groupe d’écrivains admis de son vivant à la prestigieuse Bibliothèque de la Pléiade de la maison d’édition Gallimard, tout comme René Char et Saint-John Perse. Son premier recueil de poésie « L’Effraie et Autres Poésies » est paru en 1953. Autres publications en plus de la poésie sont publiés tels que des ouvrages en prose, journaux intimes, réflexions sur la poésie et la traduction. Il est l’auteur aussi d’une critique aiguë de la poésie française. Récompensé par de nombreux prix français et allemands, dont le Goncourt de la poésie (2003) et le Grand prix national de Traduction (1987), Philippe Jaccottet, installé depuis plus d’un demi-siècle à Grignan, est l’un des poètes contemporains qui a fait l’objet de plus de thèses et de critiques. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands poètes européens, plusieurs fois nominé pour le prix Nobel.
Ses poèmes sont presque sous la forme de commentaires journaliers ou aphoristiques. Une poésie qui se caractérise par la transition fluide de passages descriptifs lyriques à des réflexions poétologiques sur les conditions de l’écriture elle-même.
Il reste celui qui a traduit en français du grec (l’Odyssée d’Homère), de l’allemand (Goethe, Hölderlin, Rilke et aussi les œuvres complètes de Robert Musil), de l’italien (Leopardi, Carlo Cassola, Giuseppe Ungaretti, Giovanni Raboni) et de l’espagnol (Góngora).
QUE LA FIN NOUS ILLUMINE
Sombre ennemi qui nous combats et nous resserres, laisse-moi, dans le peu de jours que je détiens, vouer ma faiblesse et ma force à la lumière : et que je sois changé en
éclair à la fin.
Moins il y a d’avidité et de faconde en nos propos, mieux on les néglige pour voir jusque dans leur hésitation briller le monde entre le matin ivre et la légèreté
du soir.
Moins nos larmes apparaîtront brouillant nos yeux et nos personnes par la crainte garrottées, plus les regards iront s’éclaircissant et mieux les égarés verront les
portes enterrées.
L’effacement soit ma façon de resplendir, la pauvreté surcharge de fruits notre table, la mort, prochaine ou vague selon son désir, soit l’aliment de la lumière
inépuisable.
Par Philippe Jaccottet
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